Douce France

Posted on May 26, 2014

J’ai voté hier. À reculons. Plus que pour tout autre scrutins, les personnes, les idées, ou les deux ne me convenaient pas. Et pourtant, je savais que certains me convenaient encore moins que d’autres, alors j’ai voté. Bien sûr le résultat m’a attrister. Je vis dans une région qui vit sous perfusion internationale, dont l’économie est boostée par la présence des voisins allemands et Luxembourgeois, alors vous comprenez, un parti qui prône la fermeture des frontières…

Il doit y en avoir des milliers par ici, qui travaillent à l’étranger et qui fantasment sur un retour des frontières pour une meilleure vie, ou un truc du genre. Ça me dépasse mais il est dur de les raisonner. Les fantasmes, ça se combat difficilement avec des faits.

Alors j’ai voté. Et j’ai regardé les réactions. J’ai vu plein des gens que j’apprécie en vouloir à des tas de gens. À ceux qui votaient pour la haine, à ceux qui ne votaient pas, aux autres. Comme si c’était le bon soir pour en vouloir aux autres. de mon coté, j’étais juste triste. J’étais triste parce que non content d’avoir perdu, non content de voir l’obscurantisme faire le plein de voix, je pouvais trouver plein d’excuses qui semblaient légitime à mes yeux à ceux qui avaient décidé de ne pas voter, voir de voter pour ce que je rejette.

Voilà des mois, des années, que je vois le même personnel politique, m’expliquer que la France va mal, qu’il faut changer. Et comme les mêmes me l’expliquent encore des mois et des années après, je comprends qu’on doute de leur parole et de leurs capacités. J’en doute aussi. Comment ne pas comprendre alors que certains décident de ne pas donner leur voix à ce qui peut sembler être une mascarade ? Face à ce manque de résultats, comment ne pas comprendre que d’autres se tournent vers ceux qui leur promettent monts et merveilles, avec des solutions simples que personne n’ose ?

Voilà des années que tous, moi le premier, on relaie des doutes sur notre pays. Somme nous cons ! On vit bien en France. On y vit bien quand on a la chance de travailler à temps plein, souvent mieux qu’ailleurs pour les plus bas salaires. On vit bien en France quand on a la chance d’avoir un bon salaire. Peut-être un peu moins bien qu’ailleurs mais merde, c’est si mal que ça de sacrifier un peu de confort superflu par solidarité ? On vit pas très bien en France sans travail. On vit pas trop bien dans n’importe quel pays sans travail. De ce point de vue, j’ai vu des misères chez certains de nos voisins qui ne sont pas vraiment enviables.

Amis frontistes. Avant de vouloir tout changer, pensez à ce que vous avez à perdre. Songez un instant, malgré tout, à ce que vous avec encore.

Amis abstentionnistes, j’aimerais vous redonner espoir dans la démocratie, et pourtant je ne trouve pas d’argument. Pas avec les politiques qui font la promotion de leurs idées dans les médias, pas avec ces discours. Et pourtant, il est de notre devoir d’y croire. Car il y a tant à perdre.